Sylvie Durbec,
En résidence à la Maison de la Poésie de Rennes

lundi 4 février 2013

Tire à ta fin chasseur du matin: ça ça ça ça!

Tout se tire.
Tire à la traîne, ciel de traîne.
Traîne à la main, la reine.
Traîne pas tes pieds.
Tire à ta fin, chasseur du matin.
Arriver à finir.

Oui, ça va finir, il faut que ça s'arrête: parodie d'un texte becketien
qui reste là, en travers de la table.
Arête de gorge.
Arête de falaise devant Marseille : on y revient.
Blanches falaises de calcaire sur mer bleue: couleurs de la ville et de l'OM.
Ne pas oublier que cette ville est blanche et bleue.

Si peu à faire pour arrêter que ça en devient.
On ne sait pas ce que ça produit, un arrêt comme ça, peu de choses.
Alors on hésite et évidemment, obsession oblige, ça se poursuit.
Je poursuit ça. ça me poursuit. on ne s'en sort pas.
Et bientôt le mois de mai.

Avant, il y a mars.
Mois des fous, ça va pour moi.
Reine de Rennes? Pas moi.
Dépit amoureux?
Pas le temps.
Quoi faire de tout ce fatras de ça de si de là.
On ne sait pas.
Alors ça s'affaire à en faire des tas, par ci par là.
Tas de verbes, tas de merdes, tas de tout.
Tatou: animal aimé de ma mère.
Tatoué: je sui un animal tatoué ce matin par le vent immobile.


Pour ne pas arrêter tout est bon: même une forme de tétanie qui affecterait le langage.
En l'obligeant à bégayer toujours la même syllabe: ça ça ça ça. On peut entendre aussi: sa sa sa sa.
Ca dépend de qui comment où on écoute.
Oui?
Ca quoi?
Ca s'arrête?
Mais non.
Un enfant et son ballon de foot qui dit ça me plaît la Pologne mais je n'y suis jamais allé c'est ma grand-mère ça suffit pour poursuivre une manie matinale. Ensuite on taille dans le désordre des papiers et en sort une Dulle Griet plus vraie que la dame du tableau de Smouroute et on reste cloué à la regarder.
Comme ça.
A nouveau les ex-votos.
Comme ça ça n'arrêtera pas aujourd'hui.
Nous ne sommes que le 4 février.
Qu'allons-nous faire de tout ce ça en trop?





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