Il s'en va, muni des cadeaux de ses amis.
Il s'en va.
Avec un poème:
"- Ma Patrie... elle est par le monde;
Et, puisque la planète est ronde,Je ne crains pas d'en voir le bout...
Ma patrie est où je la plante :
Terre ou mer, elle est sous la plante
De mes pieds - quand je suis debout."
Tristan Corbière, in Le Paria
Ou des livres.
Ou des choses petites à enfouir dans ses poches et sa mémoire.
Cailloux, débris de bois de mer, boucles et paroles, tout.
Rien ne lui manquera s'il mène à chef sa route.
S'il ne s'égare pas dans de mauvais rêves.
Et si les bonzoms continuent à proliférer autour de ses pas.
Il pourrait ici écrire des noms.
Il aime, a aimé les listes.
Mais là, non, la couleur rose suffira à son chant.
Ce ne sera ni plainte, ni thrène.
Ce qu'il aura laissé, il l'aura emporté.
Sable de la plage qui se perd dans les poches trouées, mais non.
Un arbre continuera à lui parler la langue paternelle.
De si loin, mais voix proche et de bon conseil.
Le sans patrie peu à peu dressera les plans de sa patrie portative.
Sans plus d'inquiétude qu'au Beauséjour?
A chercher, à trouver. Petites routes nouvelles.
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